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Madame Pas Contente
22 juin 2006

Faites des gosses - Part 3

Il n'est pas tout de tomber enceinte et d'accoucher.
Vous croyez que le plus dur sera fait après ça, mais c'est sans compter le parcours du combattant qui se profile à l'horizon.
En effet, une fois votre employeur, la sécu & la caf prévenus qu'ils vont devoir vous payer pendant que vous augmenterez l'audimat d'Amour, Gloire & Beauté (et accessoirement que vous construirez un(e) petit(e) nain(e) de jardin poussette, ou des, si vous n'êtes vraiment pas sage), il faut quand même songer qu'un jour, vous allez devoir retourner au zoo-boulot.
Et bizarrement, au zoo-boulot, rien n'est prévu pour l'accueil de la chair de votre chair. Non, sans blague, les femmes peuvent théoriquement maintenant combiner vie professionnelle et vie familiale, mais les entreprises n'ont que faire des problèmes logistiques que cela entraîne (dans le cas personnel de Madame Pas Contente, qui travaille pour une boite pleine de poules pondeuses, on pourrait imaginer la création une "crèche d'entreprise", voire au pire d'une crèche "inter-entreprises", mais manifestement, direction et syndicats ont mieux à penser qu'au "confort" de ses employés...).
Donc les pauvres femelles que nous sommes doivent se débrouiller entre les crèches municipales, les crèches associatives, les assistantes maternelles, la famille et la "Paje"...
Et là, croyez-en l'expérience d'une maman dont nous tairons le nom, z'avez pas le 'uc sorti des ronces.
Introduction : Tout plein de bonheur, vous êtes enceinte, vous planez petite inconsciente...
Acte 1 : Le bonheur se change en inquiétude, ça va vous coûter cher s'tistoire (en matériels divers et variés, en fringues pour vous et le monstre à naître, en logement si vous devez déménager, and so on...).
Acte 2 : l'inquiétude se meut en panique : qui va garder le nain lorsque vous allez vouloir (devoir ?) reprendre une activité (ne serait-ce que sociale) ?
Conclusion : Vous entamez fébrilement les recherches...
Déjà, vous savez que vous êtes en retard. Car pour être dans les clous, il faudrait s'inscrire avant la conception, et encore... Soit, vous en êtes à votre deuxième mois, tout n'est pas perdu, et vous pouvez imaginer qu'en faisant le tour de toutes les solutions (!) qui vous sont offertes (!!), il y en a bien une qui marchera.
'Bécile. Simplement sur les crèches (municipales & associatives), c'est sans compter le délai de réponse. Car même si (voudrait-on vous faire croire), c'est "premier arrivé, premier servi", et qu'en toute logique chaque crèche sait combien de nourrissons elle peut accueillir chaque année, votre future progéniture sera inscrite en liste d'attente. C'est vache, mais c'est comme ça. Et n'espérez pas, eu égard au fait que vous avez un travail, avoir un quelconque passe-droit vis à vis des femmes "au foyer". Il se peut même que votre choix se porte (en toute innocence, parce que personne ne vous avertie, c'est un secret) sur une crèche municipale 'réservée' aux fonctionnaires (soit dit en passant, Madame Pas Contente est convaincue que ce type de pratique est illégal).
Début septembre, pleine de bonnes intentions, vous vous rendez dans une crèche municipale pour remplir un dossier d'inscription. Et là, vous vous apercevez que vous pouvez postuler sur trois crèches, mais dans un seul secteur. Il y a 28 crèches réparties en 3 secteurs dans la GrandeVille, et votre domicile et votre lieu travail ne sont pas dans le même. Ça commence super bien. Faute de grive, vous choisissez deux crèches collectives et un accueil familial (même si au départ, cela ne vous enchante pas plus que ça). Et bien sûr, l'une des deux crèche de votre choix est celle réservée aux fonctionnaires (des impôts, en plus), mais personne ne vous le dit. Vous demandez innocemment "Quand aurai-je une réponse ?". Et là, on vous ri au nez sans égard pour votre état physique & émotionnel : "Fin juin début juillet, ma p'tite dame". Pas démontée, vous demandez : "Pourrais-je visiter la crèche ?" (après tout, vous allez leur confier votre précieux bambin, c'est la moindre des choses). "Niet ! Ça va pas la tête ? Vous pourrez visiter SI vous avez une place". Peut-être ont ils peur de faire envie, ou plus vraisemblablement que les futurs parents se cassent en courant voyant l'état lamentable de l'infrastructure...
Dans la foulée, vous décidez de vous inscrire dans 4 ou 5 crèches associatives. Franche rigolitude. Il y a l'assos qui (honnête) vous dit carrément qu'il n'y aura pas de place pour vous, celle qui vous fait remplir tout un tas de papier et vous demande de confirmer tous les mois que vous maintenez votre inscription, celle qui est tellement chère qu'il vous faudrait cumuler deux emplois pour la payer ou encore celle qui vous reçoit gentiment, mais qui, au final, ne retiendra pas votre demande (z'êtes pas assez bien pour eux)...
Vous avez fait tout bien comme il fallait, votre bidou s'arrondi de jour en jour et bientôt, le bébé est là. Un mois passe, puis deux, et toujours pas de réponse de la part de ces saletés de fonctionnaires municipaux... Vous avez abandonné tout espoir concernant les crèches associatives. Qu'a cela ne tienne, entre deux tétées, vous avez du temps : entraînez vous au harcellement. Une fois par semaine, téléphonez à la directrice de la crèche et demandez lui bien poliment une réponse. Au bout d'un mois, elle devrait vous lâcher le secret de la 'crèche réservée'. Ne criez pas, fondez en larmes : c'est la meilleure arme (même si cette garce doit être habituée). Exposez votre problème (qu'elle connaît parfaitement), dites que vous avez un job, que vous payez des impôts, que quand même c'est pas normal de vouloir tout et son contraire en même temps (l'état veut que vous fassiez des bébés, subventionne la naissance, mais ne propose pas de places d'accueil suffisantes). Consolez-vous vite, vous pourrez toujours vous rattraper et insulter cette morue si vous n'avez pas de place en juillet.
Arrive la fin du joli mois de juin et un coup de fil (de votre part) vous informe que oui, vous avez une place (en septembre, boubou aura 6 mois), en accueil familial, et que vous devez rencontrer la nounou et dire si vous voulez bien lui laisser votre rayon de soleil (comme si vous aviez VRAIMENT le choix). Attention, le système est pernicieux. Si la nounou ne vous trouve pas sympa, vous ne serez pas à l'abri d'être recalée pour un motif plus ou moins futile.
L'aspect pécuniaire de la chose n'est pas vraiment en votre défaveur, puisque soumis à un barême de revenus. A condition que vous habitiez la GrandeVille. Si vous déménagez, c'est une autre histoire...

eti

Voilà donc une histoire qui 'fini' bien. Le boubou adore et est adoré par sa nounou, vous pouvez retourner travailler tranquillement : un ange veille sur bébé.

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Commentaires
M
Mayga => Je me doute qu'avec 3 lardons, le budget doit être conséquent... :-(<br /> Almarie => Petite veinarde !<br /> Magri => Bienvenue alors, petite jumelle... :-)
M
bonjour, ça fait plusieurs mois que je te lis avec délice, on doit être presque jumelles parce que je me reconnais dans ton expérience, dans ta causticité aussi...Au boulot on m'appelle parfois madame acerbe...huhuhu... Meuh non j'suis juste un peu bondeu, j'suis pas assez intelligente pour être acerbe!....Merci en tous cas, je ris parfois toute seule devant mon ordi...(ce qui ne fait que confirmer mon état de blonditude avancé)
A
comme j'avais loupé les deux premiers episodes, je me suis jettée sur les aventures de MPC avec delice et je dois dire que je ne suis pas décue lol ! d'autant que mon vécu se rapproche sensiblement des recits cités , je vous raconterais bien mon expérience en la matiere (2 trolettes à mon actif) mais c'est pas mon blog, là n'est donc pas le propos !<br /> pour ce qui est de la creche et consors, j'ai eu qques mesaventures pas a piquer des vers avec des nounous pour le moins surprenantes, mais j'ai toujours fini par trouver la perle pour s'occuper de mes crevettes. <br /> j'ai surtout de la chance qu'a l'ecole, la garderie periscolaire ouvre a 7h le matin et ferme a 19h, ce qui est donc compatible avec mes horaires de boulot !oui, je sais , c'est la seule ecole de france avec ces horaires !<br /> et voila comment j'ai pu eviter moultes tracasseries administratives et que j'ai envoyé bouler les listes d'attente !<br /> allez, bon courage a toutes les combattantes !<br /> marie
M
Nous on habite une ptiteville alors il n'y a pas de crèche ! et pas de nounous d'ailleurs ou alors une pour 5 gamins !<br /> Et comme elles peuvent choisir, elles y vont allègrement que ce soit pour leurs honoraires, et bien sur les horaires qu'elles veulent.<br /> Résultat : quand tu finis à 19 heures le soir, personne ne veut garder tes gamins ! la garderie de l'école ferme à 18 heures, il faut une nounou pour le bébé mais qui décrète que c'est 17h30 / 18 heures maximum.<br /> Pour moi, c'est congé parental parce qu'avec trois gosses, mon salaire n'y suffirait pas et ma tranquilité n'y survivrait pas.
M
Audinette => Meuh non, j't'en veux pas ! j'aime bien vanner les gens que j'apprécie : qui aime bien châtie bien ;-)<br /> Dodinette => P'tet il faut que je tente l'expat avant de mettre en route une trolette, nan ? :-D
Madame Pas Contente
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