C'est la semaine, fini le wikende !
Déjà Madame Pas Contente n'avait aucune tendresse particulière pour les lundis.
Surtout pas les lundis matin... Pire encore, les lundis matin de retour des vacances...
D'abord, il faut se lever (perdu l'habitude) et se magner, parce que l'on est en retard, que la réunion, elle commence à 8h30, et que le café il va pas couler tout seul...
En chemin, même si la route est étonnamment dégagée (mais oui, elle se disait aussi, c'est encore les vacances scolaires !), mais, car il y a toujours un mais, caché dans un coin, prêt à te sauter au cou (dans le but de vous mordre), mais, disait-elle, c'est là que l'on s'apperçoit que l'on a égaré sa carte de parking (p*tain de b*rdel de m*rde). C'est pas grave, on prend un ticket et on se magne, elle te dis !
En passant devant l'immeuble, un p'tit coup d'oeil à une fenêtre pas encore éclairée t'apprends que le BigBoss n'est pas encore arrivé : zen, tu peux respirer, l'apné compulsive ne mène à rien de bon.
Tu arrives à ton bureau, tu montes le chauffage, tu trie le courrier en vitesse, toujours pas de BigBoss... Les gens se pointent les uns après les autres, avec leurs faces enfarinées et leurs "BonneAnnée" et tu en as marre de claquer des bises (ça va user tes joues, c'est Mamie Tornade qui le dit quand tu fais trop de bises au Troll).
La niouze du jour arrive : BigBoss ne viendra pas, l'est trop fatigué. Mais tu t'en fiche. Tu as commis l'erreur irréparable : tu as ouvert ta boite mail.
Le boulot de dégringole dessus comme une avalanche sur un skieur hors pistes. Tu éclates ton record d'envoi de mail à la minute, tu desintègres tous les soucis de tous ceux qui te téléphonent (d'ailleurs, puisque l'on en parle, ya que ton numéro qui fonctionne ou quoi ?), tu provisionnes les dépenses du mois à vitesse grand V, mais tu as beau faire, ça va bien plus vite que toi...
Et puis BigBoss t'appelles, il veut que tu ailles à une réunion à sa place. Réunion dont tu as une très vague compréhension du sujet, et pour laquelle tu dois calculer tout un tas de chiffres. Et même si tu vas devoir répondre "Euh, je sais pas" à 95% des questions, il faut essayer de blinder de tous les côtés... Tu as jusqu'à 16h pour y arriver, ça va aller...
Tu manges un sandwiche (te plains pas, tout le monde sait que tu adores ça) en vitesse et tu te remets au boulot.
Et là, à 13h, voici qu'un pauvre pignouf décide de casser la machine à café. Oh, il fait ça discrètement, mais quand il t'emprunte ton coupe papier tu as un doute... Alors tu lève le nez de tes calculs savants (m*rde, va falloir tout recommencer) et tu observes le génie masculin en action.
Toute cette tension, c'est pas bon pour toi, on te l'a assez répété. Tu le sais bien que tu dois pas t'énerver, ni menacer tes collègues de leur faire sauter les rotules si ils ne réparent pas leurs c*nneries sur le champs...
Devant l'incapacité du dit imbécile, tu te décides à intervenir. Mais la machine résiste. Mais pas tes nerfs : "Ben voilà, elle est cassée, il va falloir que je demande l'intervention du fournisseur !". Immédiatement suivi de : "Z'avez pas un boulot là, parce que moi oui. C'est bien gentil de venir ricaner ici, mais aujourd'hui, c'est pas le bon jour, j'ai un vrai job moi".
Le ricaneur et sa foule de potes qui n'ont rien à faire un 2 janvier s'éloignent un peu, et tu téléphones au fournisseur toute furax. Heureusement, tu tombes sur une gentille petite dame qui te dis comment dépanner ce foutu machin. Elle est tellement gentille la petite dame, que ta tension retombe tout d'un coup. Ah ! Ça fait du bien ! Va prendre un café, tiens, ça va te calmer les nerfs !
Et la ronde continue. Qui un billet d'avion (ou deux), qui "encore des cartes de voeux", qui un hôtel, qui une voiture, qui son bulletin de salaire, qui ses stagiaires, qui son rendez vous à la visite médicale... Mais comment font ils quand tu n'est pas là ? Attends, elle va te dire : ils attendent que tu reviennes, c'est pour ça que tu en as par dessus la tête...
Il est presque 16h, et t'es pas prête ! A l'arraché, tu colles trois chiffres sur une feuille, et tu y vas, non mais !
16h45 : voilà, c'est fini. Tu as utilisé ton quotas mensuel de "Euh, je sais pas", mais tes chiffres ont eu l'air de faire plaisir à tout le monde. Deux trois bidouilles plus loin, tu t'apperçois que tes chiffres sont tout à fait cohérents,voire carrément justes (YES !).
TU ES LA MEILLEURE
PS : fais pas ta maligne, ça recommence demain...